Une croissance inarrêtable de l’industrie aérienne
Lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion de l’Assemblée générale annuelle de l’IATA, Willie Walsh, Directeur Général de l’Association Internationale du Transport Aérien, a clairement indiqué qu’il n’était pas question de stopper la croissance de l’industrie aérienne pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone. Selon Walsh, cette perspective est principalement défendue en Europe et n’est pas viable à l’échelle mondiale. Il a insisté sur le fait que l’objectif principal est de réduire l’empreinte carbone de l’industrie, et non d’en limiter la croissance. De nombreuses compagnies aériennes prennent d’ores et déjà des mesures tangibles pour diminuer leurs émissions.
Une approche globale plutôt qu’européenne
Walsh a répondu fermement à la question de la limitation de la croissance de l’aviation en déclarant : « Je ne vois pas cela arriver. » Il a noté que cet argument est typiquement un débat européen et se limite même à certaines parties de l’Europe. D’après lui, discuter de ce sujet dans un contexte européen est « assez arrogant », en présumant que le reste du monde devrait suivre l’exemple de l’Europe. Il a notamment mentionné l’Inde, où l’industrie aérienne est en pleine expansion et pourrait apporter d’importants bénéfices économiques en connectant le pays. Avec IndiGo, la plus grande compagnie aérienne d’Inde, ayant récemment commandé 100 nouveaux appareils, l’aviation contribue à réduire les temps de trajet considérablement par rapport au train.
L’aviation en Afrique et ses potentiels économiques
Walsh a également signalé qu’Afrique ne représente que 2 % du trafic aérien mondial. Pourtant, une augmentation de l’aviation pourrait apporter des avantages économiques considérables aux pays africains souvent mal connectés par des vols intérieurs. Beaucoup d’aéroports africains ont tendance à privilégier les connexions avec l’Europe et le Moyen-Orient, plutôt qu’avec d’autres pays du continent. Selon Walsh, il est improbable de voir une volonté de limiter la croissance de l’aviation en dehors de l’Europe ; c’est même tout le contraire.
Divers efforts pour la décarbonisation
Pour Walsh, l’avenir de l’industrie aérienne repose sur la décarbonisation plutôt que sur la limitation de sa croissance. « L’astuce du métier est de réduire l’empreinte carbone de nos activités, et il y a tant d’initiatives en cours », a-t-il déclaré. L’Agence Internationale de l’Énergie estime que le secteur de l’aviation est responsable d’environ 2 % des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie. Bien que difficiles à mettre en œuvre, ces initiatives incluent l’utilisation de combustibles plus propres, d’avions et moteurs plus efficaces, et la recherche sur l’impact des traînées de condensation sur le réchauffement climatique. Les objectifs à plus long terme englobent le développement d’avions à hydrogène et d’avions électriques.