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WestJet, l’une des principales compagnies aériennes canadiennes, a pris la décision difficile de annuler 40 vols en prévision d’une grève imminente de ses techniciens de maintenance et des opérations technologiques. La compagnie avait annoncé qu’elle prendrait cette mesure préventive suite à l’avis de grève reçu de l’Association Fraternelle des Mécaniciens d’Aéronefs (AMFA).
Ces annulations, prévues pour les 18 et 19 juin 2024, devraient affecter environ 6 500 passagers, nécessitant une réorganisation minutieuse des plans de vol. Selon WestJet, cette décision est destinée à garantir la sécurité et l’organisation des opérations, en évitant de laisser des passagers et des équipages dans des situations inconfortables dans les aéroports. L’entreprise a expliqué avoir commencé à parquer ses avions de manière sécurisée et ordonnée pendant cette période.
Les raisons derrière la grève
La source de la tension réside, en partie, dans des allégations de conditions de travail et de sécurité insatisfaisantes. Selon l’AMFA, les opérations de maintenance de WestJet se seraient détériorées, causant des préjudices irréparables au public. Des données fournies par WestJet montrent une augmentation alarmante des Listes d’Équipements Minimaux (MEL) utilisées dans les avions en service. En mai 2023, la flotte de WestJet comptait 101 MELs, chiffre qui avait grimpé à 257 en mai 2024.
Les statistiques sur les avions au sol (AOG) sont également préoccupantes : de 96 en mai 2023, le nombre d’avions inactifs a bondi à 277 un an plus tard. L’AMFA argue que ces chiffres prouvent une réduction des normes de sécurité, car de plus en plus d’avions volant pour WestJet ont des équipements défectueux, malgré le fait qu’ils respectent techniquement les normes de navigabilité.
Les revendications salariales et de sécurité
Un autre point de discorde concerne les salaires et le recrutement. WestJet a admis qu’elle peine à remplir les postes ouverts avec les salaires actuels, jugés bien en dessous du marché par l’AMFA. Cette situation est devenue intenable, surtout alors que la compagnie poursuit une stratégie de croissance agressive en augmentant sa capacité et en élargissant sa flotte.
En dépit de ces défis, WestJet a cherché à rassurer ses clients en faisant appel au Conseil des Relations Industrielles du Canada (CIRB) pour obtenir une intervention. Si le CIRB accepte la pétition de WestJet, la compagnie et l’AMFA seront dirigées vers un arbitrage, ce qui nécessiterait un accord collectif de travail empêchant toute action de grève ou autre perturbation
Sécurité et maintenance : une priorité
La sécurité reste au cœur des préoccupations des deux parties. Selon un rapport soumis par WestJet au CIRB, la détérioration des opérations de maintenance a conduit à une augmentation dramatique des équipements inopérables sur les avions de service. Cette situation est jugée « troublante » par le syndicat des techniciens, qui insiste sur le fait que même si les systèmes redondants permettent d’assurer la sécurité des vols, la réduction progressive des mesures de sécurité essentielles pourrait avoir des conséquences graves.
Voici un tableau résumant les données fournies par WestJet concernant les MELs et les AOG au cours de l’année passée :
Période | Nombre de MELs | Nombre de AOGs |
---|---|---|
Mai 2023 | 101 | 96 |
Mai 2024 | 257 | 277 |
L’AMFA a critiqué ce qu’elle considère comme une approche « inconsciente » de la part de l’entreprise en matière de sécurité, notant qu’une politique visant à augmenter la pression sur les employés sans améliorer les conditions de travail pourrait être catastrophique.
Un futur incertain
WestJet a exprimé sa déception face à cette situation, soulignant que la grève et les annulations de vols représentent une perturbation majeure pour ses clients et les communautés qu’elle dessert. Diederik Pen, président et chef des opérations de WestJet Group, a indiqué que le rejet par le syndicat d’un « accord provisoire généreux » montrait une rupture claire du processus de négociation.
La direction de WestJet espère que l’arbitrage pourra apporter une solution rapide à ce conflit, permettant à ses équipes de maintenance de revenir à leurs postes avec de meilleures conditions de travail. En attendant, la compagnie reste en contact étroit avec ses clients pour minimiser les impacts négatifs sur leurs voyages.
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