Un arrêté publié le 9 juillet 2024 au Journal officiel autorise la création sur la Seine d’une « hélistation », un point de départ et d’atterrissage pour des eVTOL (aéronefs électriques à décollage et atterrissage vertical), dans le cadre de vols de démonstration durant les Jeux olympiques de Paris 2024. Cette décision du gouvernement, cependant, ne fait pas l’unanimité. En effet, la ville de Paris a exprimé son opposition et envisage de déposer un recours pour contester cette autorisation temporaire.
À quelques jours des Jeux Olympiques, les porteurs du projet essaient encore de sauver les apparences. Le gouvernement français vient de leur apporter son soutien en permettant une expérimentation limitée à la barge du pont d’Austerlitz. Cette décision est bien loin de l’ambition initiale de mise en place d’un service régulier, promise par la Région Île-de-France, la RATP et Aéroports de Paris. La mairie de Paris, non convaincue par cette expérimentation, a annoncé son intention de déposer un recours juridique.
En outre, les vols de démonstration ne pourront être réalisés qu’une fois l’autorisation de l’Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) obtenue. En l’absence de ce feu vert, les « taxis volants » resteront au sol. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) attend également le feu vert de l’EASA pour délivrer le permis nécessaire. Si cet accord est obtenu, les vols de démonstration auront lieu autour de la barge du pont d’Austerlitz, désignée pompeusement comme « vertiport » par les communicateurs, mais décrite avec sarcasme comme une « hésitation » par les juristes.
Limitations et conditions opérationnelles
La délivrance de ce « laisser-passer » par l’EASA impliquera plusieurs limitations opérationnelles. D’une part, la présence d’un pilote à bord sera non négociable et, en principe, le transport de passagers sera interdit. Qu’en est-il du survol de la population et des structures comme les ponts ? Si le Volocity de Volocopter est autorisé à voler, cela devrait se limiter à la zone au-dessus de la Seine, et donc entre les deux ponts qui encadrent la barge temporaire du pont d’Austerlitz.
Les chiffres de l’autorisation
Un arrêté du ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires stipule les conditions suivantes :
Nombre de vols par heure | 2 mouvements (un décollage et un atterrissage) |
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Total des vols autorisés | 900 vols |
Durée de l’expérimentation | Jusqu’au 31 décembre 2024 |
Ces chiffres montrent que le ministre a anticipé une expérimentation à long terme. Cependant, il est important de noter l’écart radical par rapport aux promesses initiales de services de « taxis volants » en fonctionnement régulier entre plusieurs sites de la région parisienne.
L’Île-de-France avait autrefois des ambitions grandioses pour les taxis volants, prévoyant un service régulier entre différents points de Paris et ses environs. Au lieu de cela, on devra se contenter de vols de démonstration limitées du biplace de Volocopter. Malgré tout, ces essais emblématiques marquent une étape dans le développement de l’aviation urbaine du futur, même s’ils avancent à petits pas.