Accusations de monopolisation : Qantas dans la tourmente à Sydney

Qantas dans la tourmente suite à des accusations de monopole

La compagnie aérienne Qantas est accusée de monopoliser les créneaux horaires à l’aéroport de Sydney, ce qui empêche d’autres compagnies d’opérer aux heures de pointe et entraîne une perte de revenus pour les aéroports. Le PDG de Qantas, Alan Joyce, a tenté de détourner l’attention de cette question en attribuant les annulations de vols aux conditions météorologiques et aux problèmes de contrôle aérien. Cependant, le taux d’annulation des vols de Qantas sur la route Canberra-Sydney est nettement plus élevé que sur les autres routes.

Des créneaux horaires monopolisés

Qantas est accusée de monopoliser les créneaux horaires à l’aéroport de Sydney, en réservant un grand nombre de créneaux aux heures de pointe pour ses propres vols. Cette pratique empêche d’autres compagnies aériennes d’obtenir des créneaux horaires pendant les périodes les plus demandées, ce qui limite leur capacité à opérer efficacement. Les compagnies aériennes concurrentes affirment que cette situation crée un déséquilibre concurrentiel et favorise Qantas au détriment des autres acteurs du marché.

Les aéroports subissent également une perte de revenus en raison de cette monopolisation des créneaux horaires. En effet, les compagnies aériennes paient des redevances pour utiliser les infrastructures aéroportuaires, et si elles ne peuvent pas obtenir de créneaux horaires aux heures de pointe, elles sont moins en mesure de générer des revenus importants. Cette situation soulève des questions sur l’équité et la transparence dans l’attribution des créneaux horaires à l’aéroport de Sydney.

Des annulations de vols en hausse

Alan Joyce a tenté de détourner l’attention de la monopolisation des créneaux horaires en blâmant les annulations de vols sur des problèmes météorologiques et de contrôle aérien. Cependant, il est intéressant de noter que le taux d’annulation des vols de Qantas sur la route Canberra-Sydney est significativement plus élevé que sur d’autres routes. Cela soulève des questions quant à la fiabilité et à la ponctualité des vols de la compagnie aérienne sur cette route spécifique.

Les passagers qui utilisent régulièrement la route Canberra-Sydney ont exprimé leur mécontentement face aux annulations fréquentes et à l’incapacité de Qantas à assurer un service fiable sur cette route. Les annulations de vols entraînent des perturbations significatives pour les voyageurs, tant sur le plan logistique que financier. Il est donc essentiel que Qantas prenne des mesures pour résoudre ce problème et garantir un niveau de service satisfaisant pour ses clients.

Qantas accusé de rétention de créneaux à l’aéroport de Sydney

La controverse politique autour du rejet par le gouvernement fédéral de la demande de Qatar Airways d’augmenter ses vols vers l’Australie continue de faire rage, mais un autre problème persiste. Il s’agit de l’accusation portée contre Qantas selon laquelle la compagnie réserve des créneaux à l’aéroport de Sydney afin de bloquer l’accès aux autres compagnies aériennes, tant nationales qu’internationales, à la principale porte d’entrée du pays.

Cette question peut être résolue dès maintenant. Dans ses derniers jours, le PDG de Qantas, Alan Joyce, a tenté de détourner l’attention en affirmant que la majorité des vols annulés par la compagnie étaient dus aux intempéries et à une pénurie de contrôleurs aériens. On peut se demander pourquoi un PDG de compagnie aérienne aussi expérimenté penserait que cette excuse serait acceptée, alors que les chiffres ne correspondent pas à cette réalité flagrante.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le sujet, les créneaux à l’aéroport de Sydney sont attribués à vie à une compagnie aérienne tant qu’elle utilise le créneau pour 80% des vols prévus. Cela signifie que la compagnie détentrice d’un créneau peut annuler jusqu’à 20% de ses vols prévus tout en conservant le créneau, ce qui empêche de facto l’arrivée de nouveaux concurrents, tels que Bonza, pour opérer à des heures de pointe et prive les aéroports de revenus essentiels.

Des annulations de vols en augmentation

Le PDG de l’aéroport de Sydney, Geoff Culbert, s’est longtemps opposé à cette pratique de Qantas, et récemment le directeur général de l’aéroport de Canberra, Stephen Byron, a ajouté sa voix aux critiques émanant du secteur de l’industrie et du monde politique. Bien que cela puisse sembler étrange, l’aéroport de Sydney ne contrôle pas l’attribution des créneaux, cette tâche étant effectuée par un organisme relevant du gouvernement fédéral, il faudra donc une décision politique pour changer le système actuel.

Les chiffres officiels du gouvernement montrent qu’en juillet, 4% de tous les vols intérieurs en Australie ont été annulés, avec des annulations de vols de 3,8% pour Qantas et de 5,6% pour Virgin Australia. Cependant, sur la route importante entre Canberra et Sydney, les annulations ont doublé pour atteindre 8,3%, avec des annulations de 10,8% pour Qantas et de 3,6% pour Virgin Australia. Entre avril et juillet, en moyenne 11,8% des vols sur la route Canberra-Sydney ont été annulés, avec des annulations de 11,8% pour Qantas et de 3,7% pour Virgin Australia.

Des comportements anti-concurrentiels dénoncés

Dans une déclaration, Stephen Byron a déclaré que les mêmes problèmes d’annulation sur cette route se sont produits en 2017 et 2018, et a décrit les performances continuellement médiocres de Qantas comme une honte nationale. Canberra étant la capitale nationale et abritant le gouvernement fédéral, il est probable que de nombreux clients touchés par les annulations de Qantas sont des politiciens, des fonctionnaires ou des membres influents des médias nationaux. Il est également étrange que cette anomalie se produise depuis des mois, donc soit Qantas est incapable de résoudre le problème, soit il s’agit vraiment d’une décision stratégique visant à conserver les créneaux jusqu’à ce qu’il ait la capacité de les utiliser.

Quoi qu’il en soit, il est certainement nécessaire que le nouveau PDG mette cela en haut de sa liste de choses à faire, ne serait-ce que pour se débarrasser des politiciens qui harcèlent la compagnie aérienne. Stephen Byron a sa propre solution : lorsque les taux d’annulation d’une compagnie aérienne dépassent 5% pour un mois donné, le gouvernement australien devrait envisager d’engager une procédure appropriée de « mise en demeure » qui implique une explication véridique accompagnée d’un plan de rectification de la part de la compagnie aérienne. Lorsque les taux d’annulation dépassent 10%, le gouvernement devrait envisager l’imposition de sanctions financières ainsi que la suppression des créneaux.

Il serait peut-être judicieux pour le nouveau PDG de veiller à ce que tous les vols entre Canberra et Sydney décollent et arrivent à l’heure dès demain, étant donné qu’il s’agit d’un dimanche.

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