Boeing et Spirit AeroSystems intensifient leurs efforts pour protéger les droits des lanceurs d’alerte grâce à une formation inédite en collaboration avec le Syndicat des Ingénieurs en Aérospatiale (SPEEA). Ce vendredi, les membres du syndicat participeront à un webinaire dédié aux lois américaines sur les lanceurs d’alerte, à la suite d’incidents récents qui ont mis en lumière des lacunes en matière de protection contre les représailles. La Society of Professional Engineering Employees in Aerospace, pressée par les demandes de ses membres, a décidé de lancer cette initiative pour mieux équiper ses représentants face à ces défis.
Contexte et détails de la formation
Le webinaire de deux heures, prévu à 14h00 ce vendredi, est réservé aux représentants du SPEEA travaillant chez Boeing et Spirit AeroSystems. Cette session vise à fournir des outils pratiques pour que les membres puissent protéger efficacement leurs droits. La formation, réalisée en partenariat avec la firme d’avocats Katz Banks Kumin LLP, sera dispensée en ligne et l’accès nécessite une inscription préalable. Les participants sont encouragés à utiliser leur adresse email personnelle pour s’inscrire et deux heures de temps payé par le syndicat sont allouées pour assister à cette formation essentielle.
Réactions et précédents
Selon une déclaration récente devant le Sous-comité permanent du Sénat américain, des enquêtes menées en avril ont soulevé des préoccupations concernant la manière dont Boeing traite ses lanceurs d’alerte. Parmi les cas signalés, un ingénieur aurait été écarté de son programme de développement d’avions après avoir soulevé des questions de sécurité. Bien que Boeing n’ait pas encore commenté cette initiative spécifique du syndicat, l’entreprise a précédemment affirmé avoir une tolérance zéro pour les représailles. Selon Boeing, l’encouragement aux employés pour qu’ils s’expriment fait partie intégrante de leur politique d’entreprise.
Cas médiatiques et actions communautaires
Un exemple marquant est celui de Sam Salehpour, ingénieur en qualité chez Boeing, qui a attiré l’attention du public lors d’une audience au Sénat. Salehpour a dénoncé l’absence de mesures sérieuses de l’entreprise concernant les problèmes de sécurité des avions. Il a également indiqué avoir subi des intimidations et des menaces de violence après avoir exprimé ses préoccupations en public. Malgré ses efforts pour rencontrer la direction, Salehpour a été transféré hors du programme 787. Ses avocats affirment que les problèmes de sécurité qu’il a soulevés sont directement liés à l’intégrité structurelle des avions 787 et 777 de Boeing.
Réactions de Boeing et autres incidents
Boeing a souvent rencontré des obstacles lorsqu’il s’agit de gérer les retours et les préoccupations de ses travailleurs. Mike Fleming, vice-président senior chez Boeing Commercial Airplanes, a confirmé que des réunions régulières sont tenues pour assurer une compréhension complète des problèmes soulevés par les employés. En mai, la Federal Aviation Administration (FAA) a lancé une enquête sur le Boeing 787 Dreamliner suite aux affirmations d’un employé concernant des irrégularités dans les tests de conformité. Cette enquête fait suite à un incident impliquant un Boeing 737 MAX 9 où une porte de fuselage s’est détachée en plein vol, soulignant encore une fois l’importance cruciale de la sécurité.
Tableau des incidents récents :
Incidents | Date | Description |
---|---|---|
Boeing 787 | Mai 2024 | Enquête FAA sur des irrégularités de test. |
737 MAX 9 | Jan 2024 | Détachement d’une porte en vol. |
L’objectif de cette formation est non seulement de protéger les employés, mais aussi d’assurer que les inquiétudes en matière de qualité et de sécurité soient prises en compte de manière appropriée par les gestionnaires de Boeing et Spirit AeroSystems. Ces efforts soulèvent des questions cruciales sur l’efficacité des systèmes actuels de gestion des retours et des préoccupations des employés, et sur la culture générale de la sécurité dans l’industrie de l’aérospatiale.