Confrontation entre la DGAC et la Région Bretagne autour de la licence de Celeste
La saga de la création de la nouvelle compagnie aérienne régionale Celeste s’est transformée en un véritable feuilleton administratif. Au cœur de la discorde : l’acquisition de la précieuse licence d’exploitation de transporteur aérien. Malgré l’obtention initiale d’un Certificat de Transporteur Aérien en mars 2023, Celeste se retrouve dans une impasse face au refus de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) de délivrer le sésame nécessaire à l’inauguration de ses services. L’offensive débute avec un communiqué de presse diffusé par la Région Bretagne, accusateur envers la DGAC, et la réplique de cette dernière met en lumière la rigueur de ses exigences quant aux conditions de délivrance.
L’enjeu du financement et du soutien local
La compagnie Celeste, depuis son idéation en 2021, s’est vue soutenue financièrement par diverses entités bretonnes. Le projet, chapeauté par la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Bretagne Ouest (CCIMBO), bénéficie non seulement de l’appui des entreprises régionales mais aussi d’un engagement de subventionnement considérable de la part de la Région Bretagne, de Morlaix Agglomération et de Brest Métropole. Cette mobilisation financière se présente comme suit:
Partie prenante | Contribution financière |
---|---|
Région Bretagne | 1 million d’euros (avance remboursable) |
Morlaix Agglomération | 2 millions d’euros |
Brest Métropole | 500,000 euros |
Un financement issu également d’une cinquantaine de chefs d’entreprises régionaux amplifie les moyens du démarrage. Néanmoins, ces efforts semblent se heurter à une muraille bureaucratique.
La position de la DGAC face aux critères européens
La réponse de la DGAC à la dénonciation de la Région Bretagne souligne le respect des réglementations européennes en vigueur, fermant ainsi la porte à toute dérogation impromptue. La protection des passagers est érigée en étendard de cet argumentaire, la DGAC assumant la charge de garantir la capacité opérationnelle de toute compagnie prétendant à la vente de billets. Les critères relatifs au montant des financements requis sont clairs; ils doivent assurer la solvabilité de la compagnie pour une période minimale de deux ans. Voici en substance les exigences exprimées :
Critère | Description |
---|---|
Provisions financières | Capacité à faire face aux imprévus et assurer la solvabilité sur deux années |
Hypothèses commerciales | Des plans d’affaires réalistes et crédibles |
De la perspective de la DGAC, le dossier de Celeste n’était pas suffisamment étayé pour s’aligner sur ces critères. Face à l’impératif de régulation, les intentions et les ambitions régionales doivent donc s’adapter à un cadre législatif intransigeant.
Perspectives économiques et conséquences potentielles
Les implications d’un rejet de licence d’exploitation par la DGAC pour Celeste s’avèrent multiples, voire sinistres pour l’économie bretonne : perte massive d’investissements déjà opérés, menaces sur des emplois nouvellement créés, et l’inévitable déception d’un projet promettant de contourner l’isolement économique de la région. L’espoir d’une valorisation locale et le maintien d’une concurrence équitable avec les compagnies étrangères s’accrochent à la balance d’une décision administrative. La Région Bretagne pourrait donc être contrainte à revisiter la structure financière de Celeste pour convaincre la DGAC de la viabilité future de la compagnie.