La saga des avions étrangers saisis par la Russie

La saga des avions étrangers saisis par la Russie semble toucher à son terme, alors que de nombreux appareils sont progressivement rachetés et réenregistrés au sein du pays. Cette situation, résultat des répercussions économiques et des sanctions internationales imposées à la Russie, a forcé le secteur de l’aviation russe à adopter des mesures exceptionnelles pour maintenir sa flotte aérienne.

L’aspect juridique et les sanctions

Les compagnies aériennes russes ont trouvé leur flotte internationalement immobilisée à la suite des sanctions imposées par diverses nations. Cette action a conduit à une forme de nationalisation des appareils par la Russie, où les avions loués sont de facto saisis et inscrits au registre aérien russe. Cette stratégie a été une réponse directe à l’impossibilité pour les sociétés de leasing, majoritairement basées en Irlande, de récupérer leurs biens en raison des restrictions aériennes.

La reconfiguration de la flotte aérienne

Avec le temps, les avions étrangers saisis par la Russie ont été intégrés dans le paysage aéronautique russe. Il est rapporté que ces appareils sont alors marqués d’un nouveau numéro d’immatriculation, conformément à la réglementation nationale. Cela a entraîné une profonde transformation dans la gestion de la flotte aérienne, nécessitant une réorganisation interne pour assurer la continuité du service malgré les barrières commerciales internationales.

Tableau: Evolution de la flotte aérienne russe post-sanctions


Avions Réenregistrés en Russie Origine
Airbus A320 Oui Europe
Boeing 737 Oui USA

Les incidences sur le marché de l’aviation

Ce bouleversement n’a pas manqué d’avoir de grosses répercussions sur l’industrie aéronautique globale. Les compagnies de leasing ont subi d’importantes pertes et ont été contraintes de réévaluer leur positionnement sur le marché russe. De leur côté, les constructeurs d’avions ont perdu un client notable. Ainsi, le marché de l’aviation doit s’adapter à un nouveau paysage où les relations commerciales et les flux logistiques ont été durablement transformés.

Conséquences pour les compagnies russes

Les compagnies aériennes russes ont été poussées à s’adapter rapidement à ces nouvelles contraintes. L’achat forcé et le transfert de propriété de ces avions suscitent des inquiétudes quant à l’entretien et la maintenance, car l’accès aux pièces de rechange et au support technique est limité. Néanmoins, cela représente également une opportunité de développement pour l’industrie aéronautique interne, qui pourrait voir s’accroître l’autosuffisance à long terme.

En réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, des sanctions occidentales sans précédent ont frappé l’industrie aéronautique russe. Prévoyant les répercussions potentiellement dévastatrices de ces sanctions, la Russie a rapidement pris des mesures drastiques pour sauvegarder son secteur de l’aviation civile en s’appropriant près de 400 aéronefs loués à l’étranger. Par ce stratagème audacieux, le pays a évité une pénurie majeure de moyens de transport aérien.

Saisie des aéronefs étrangers

Les sanctions imposées par l’Occident demandaient aux sociétés de leasing de récupérer tous les avions loués aux compagnies aériennes russes. Une mesure si elle avait été exécutée, qui aurait mis la Russie à genoux. Dans une démarche de contre-attaque, la Russie s’est appropriée les appareils, dont 305 jets Airbus, 332 Boeing, et 83 jets régionaux produits par Bombardier, Embraer et autres, jadis loués par des compagnies américaines et européennes. Selon CNN, 85 % des avions de fabrication étrangère en Russie appartenaient à des sociétés de leasing, représentant une valeur de 12,4 milliards de dollars.

Le rachat des jets occidentaux saisis

Localisée dans un contexte complexe d’approvisionnement en pièces de rechange occidentales et de restrictions aériennes internationales, la Russie a continué d’exploiter les appareils saisis. La question de leur retour aux sociétés de leasing reste épineuse, les appareils manquant de certificats de navigabilité valides et n’ayant plus accès aux pièces occidentales. Face à ce statu quo peu viable, la Russie a commencé à procéder au rachat de ces aéronefs. En décembre 2023, Reuters a annoncé que la Russie avait racheté 92 autres aéronefs pour environ 190 milliards de roubles (2,06 milliards de dollars) grâce aux fonds du National Welfare Fund.

Compagnie Aérienne Nombre d’aéronefs
Aeroflot 28
Ural Airlines 19
S7 Airlines 45
Charter iFly 0

D’autres achats à prévoir

À la suite des premiers rachats, et selon le quotidien d’affaires russe Kommersant, le ministère des Transports de Russie a demandé à bénéficier de fonds supplémentaires à hauteur de 295 milliards de roubles pour acquérir d’autres avions loués. Au total, plus de 170 avions parmi les 400 initialement saisis auraient déjà été rachetés et reclassés sous pavillon russe, permettant aux sociétés de leasing étrangères concernées de renoncer à toute réclamation sur ces appareils.

Le sort du secteur aéronautique russe

Ces dernières années se révèlent particulièrement difficiles pour l’aviation russe. Les sanctions ont amplifié les enjeux liés à la maintenance des avions occidentaux et à leur circulation hors des frontières russes. Se heurtant à l’absence de certificats de navigabilité internationaux, ces aéronefs risquent la saisie dès lors qu’ils se posent sur le sol d’une autre nation. L’industrie aéronautique domestique ne s’en sort guère mieux : le célèbre Sukhoi 100 Superjet est en suspens, et l’ensemble des projets d’avions construits localement (MS-21, SJ-100, Tu-214, Il-114 et Baikal) souffrent de retards considérables, soulignés par le rapport de Kommersant.

La reconquête des avions de fret par BOC Aviation

Au sein de l’aviation mondiale, où la diversité des enjeux se croise avec la complexité des lois internationales, un événement notable vient de se produire. La société de location d’avions basée à Singapour, BOC Aviation, a récupéré trois avions cargo Boeing 747, qui étaient en location chez AirBridgeCargo en Russie. Si l’un a été rapidement repossédé, étant à ce moment-là en maintenance à Hong Kong, un autre, un Boeing 747-8F immatriculé VQ-BFU, a atterri récemment à l’aéroport international de Pudong à Shanghai, marquant la fin de ses deux années passées sur le sol russe.

Le défi des saisies d’avions internationaux

La saisie d’une aéronef à l’échelle internationale est une procédure souvent complexe, riche en défis légaux. En vertu du droit international et des nombreux accords de leasing, les acteurs tels que BOC Aviation sont amenés à agir avec prudence et détermination. La récente restitution de ces Boeing 747 est un exemple significatif de la manière dont les firmes de leasing exercent leurs droits contractuels et disposent des moyens de récupérer leurs actifs malgré de possibles contestations politiques ou juridiques.

Le contexte de l’aviation russe en question

Le cas d’AirBridgeCargo n’est pas isolé. L’aviation russe connaît des perturbations conséquentes dues aux tensions politiques et aux sanctions économiques internationales. Ces événements ont contribué à une situation où de nombreux appareils loués à des entreprises russes ne sont pas retournés à leurs propriétaires. Les mesures prises par BOC Aviation pour reprendre possession de leurs avions sont révélatrices des défis rencontrés par les sociétés de leasing face à ce contexte géopolitique tendu.

Chaque événement de ce genre apporte son lot de leçons et pourrait s’avérer être un précédent dans le domaine du leasing aéronautique. Les sociétés de leasing et les acteurs de l’industrie aéronautique suivront sans aucun doute de près l’évolution de ces pratiques de reprise de possession, qui pourraient avoir des répercussions sur le marché mondial des avions commerciaux.

Boeing envisage une acquisition stratégique pour renforcer son contrôle de fabrication

Boeing, géant de l’industrie aéronautique, étudie actuellement la possibilité d’acheter l’un de ses fournisseurs clés, Spirit Aerosystems. Cette démarche représente une stratégie majeure pour l’entreprise qui souhaiterait ainsi prendre le contrôle direct d’une plus grande partie de sa chaîne de production. Spirit Aerosystems, reconnu pour ses composants d’avion de haute qualité, se distingue notamment dans la fourniture de structures d’avions, y compris les fuselages des gammes les plus populaires de Boeing.

Expansion estivale pour IndiGo avec de nouvelles routes domestiques

La compagnie aérienne indienne IndiGo a annoncé une expansion considérable de son réseau avec l’ajout de six nouvelles routes domestiques. À partir du 31 mars, ces nouvelles connexions viendront étoffer l’offre déjà substantielle de l’entreprise et répondront à la demande croissante de transports aériens intérieurs. Tableau des nouvelles routes:


Route Date de début Fréquence
Route 1 31 mars Quotidienne
Route 2 31 mars Quotidienne
Route 3 31 mars Quotidienne

Situation des jets saisis de la Russie et conséquences pour les bailleurs

Dans un contexte de sanctions internationales et de répercussions politiques, la question se pose sur l’avenir des jets loués par la Russie et actuellement saisis. Les bailleurs de fonds et les compagnies aéronautiques attendent avec impatience des clarifications sur les procédures légales et les impacts financiers de ces saisies sans précédent.

Hainan Airlines intensifie ses liaisons avec Moscou malgré les tensions

Hainan Airlines, faisant preuve d’un optimisme aéronautique tranchant, a lancé des vols quotidiens entre Beijing et Moscou, s’alignant ainsi sur les besoins croissants de connectivité entre la Chine et la Russie. Cette décision est survenue après une attaque qui a motivé la compagnie à renforcer sa présence sur cet axe stratégique, crucial pour le voyage d’affaires et le tourisme entre les deux pays.

Breeze Airways dévoile son programme de fidélité

Breeze Airways, la nouvelle compagnie aérienne américaine, vient de dévoiler son programme de fidélité tant attendu. Cet outil marketing clé est une étape importante pour la jeune compagnie qui cherche à se différencier sur un marché concurrentiel et à fidéliser une clientèle en quête de services personnalisés et avantageux.

Les dernières tendances du secteur aérien

Le rapport final concernant la diversion d’un Boeing 767 d’United Airlines suite à l’arrêt d’un moteur en vol a été publié par les autorités irlandaises, fournissant un retour d’expérience significatif pour l’industrie. En outre, la fréquentation des routes desservant l’Aéroport International de San Francisco fait l’objet d’une analyse détaillée, soulignant les tendances actuelles et futures de l’aviation sur le hub de la côte ouest américaine.

Négociations en cours pour la vente d’une usine de production d’ailes pour l’A220 d’Airbus

La division aéronautique de renom Spirit AeroSystems confirme actuellement être en pleines négociations pour la vente de son usine spécialisée dans la fabrication des ailes de l’A220 d’Airbus. Cette installation stratégique, située au Royaume-Uni, joue un rôle prépondérant dans la chaîne d’approvisionnement du constructeur européen. Spirit AeroSystems, qui a acquis l’usine dans le cadre d’une transaction avec Bombardier, examine les options de cession afin de se recentrer sur ses activités centrales et de réaligner ses investissements avec ses principaux marchés.

L’usine en question, dédiée à l’assemblage des ailes de l’A220, représente une composante essentielle pour Airbus, lui permettant d’alimenter sa ligne de production d’un modèle d’avion qui connait un succès commercial croissant. Cependant, la décision de Spirit AeroSystems de mettre en vente cette usine stratégique pose des questions quant à la sécurité de l’approvisionnement des composantes essentielles pour Airbus, et par conséquent, sur l’impact potentiel sur les délais de livraison de ce modèle d’avion prisé.

Conséquences possibles pour l’industrie aéronautique

L’industrie aéronautique, qui évolue dans un marché compétitif et interconnecté, pourrait ressentir les effets de cette vente. Les experts du secteur scrutent de près l’évolution de cette situation, anticipant les répercussions sur les différents fournisseurs ainsi que sur les opérateurs aériens. Une modification dans la chaîne d’approvisionnement de l’A220 pourrait exiger d’Airbus qu’ils mettent en place des stratégies adaptatives pour préserver la continuité et l’efficience de leur production.

Dans le contexte actuel de reprise de l’industrie aéronautique après la crise liée à la pandémie de COVID-19, les mouvements stratégiques comme celui-ci sont étudiés avec une attention particulière. Spirit AeroSystems et Airbus n’ont pas encore annoncé d’accord officiel ni divulgué de barèmes financiers concernant cette négociation. Néanmoins, cette transition pourrait s’insérer dans un cadre plus large de restructuration de l’industrie, initiée pour s’adapter à un environnement de marché en mutation constante.

Impact sur les emplois et l’économie locale

La vente de l’usine pourrait également avoir des conséquences substantielles sur l’emploi et l’économie de la région où elle est située. Les employés ainsi que les autorités locales sont en attente de clarifications quant au devenir des postes de travail et des implications économiques à long terme. Spirit AeroSystems se doit de gérer cette transition avec un plan soigneusement élaboré afin de minimiser l’impact sur les travailleurs et leurs familles.

En dépit de l’incertitude qui entoure le futur de l’usine, Spirit AeroSystems reste concentré sur la garantie d’une transition en douceur qui servira les intérêts de toutes les parties prenantes, y compris les employés, les clients tels qu’Airbus, et les investisseurs. Les discussions sont en cours et le marché est en attente des décisions qui seront prises quant à l’identité du potentiel repreneur et des modalités de la vente.

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L'équipe d'Aviation Team

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